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UN PEUPLE ET SON HISTOIRE |
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La
langue
La population capverdienne est majoritairement issue d'un mélange
d'Africains et d'Européens,
avec 80 % de Métis ou Mestiços, les descendants des anciens
esclaves africains et des colonisateurs européens; les Blancs
ne représentent que 2 % de la population. La moitié des
Capverdiens est concentrée sur l'île de São Tiago
et l'île de São Vicente.
La langue officielle est le portugais,
mais la connaissance de cette langue au Cap-Vert n'est une réalité
que pour une portion très restreinte de la population —
l'élite instruite — et la pratique de cette langue est
souvent limitée à l'écrit puisque le créole
est omniprésent dans la langue parlée.
En effet, toutes les situations informelles de la communications, tant
dans la classe instruite que dans la population en général,
ne se déroulent qu'en créole
capverdien. |
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Découverte
des îles du Cap-Vert
Il est probable que les îles du Cap-Vert étaient
inhabitées lorsque les Portugais y abordèrent en 1456,
mais leur découverte est restée sujette à controverse.
Elle fut attribuée soit à des navigateurs vénitiens
et génois, soit à des navigateurs portugais. On sait,
par contre, que ces îles furent fréquentées depuis
longtemps par les pêcheurs sénégalais. |
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Le
colonialisme portugais
En 1460, le navigateur Diogo Gomes prit possession
de l'archipel au nom du Portugal, qui devint domaine de la Couronne,
après que les droits portugais sur les îles eurent été
consacrés par le traité de Tordesillas, en 1494.
Archipel
de l'esclavage
Terre d'escale pour les navires portugais en route
vers le Brésil, le Cap-Vert devint également un important
centre de la traite des Noirs vers l'Amérique; le commerce des
esclaves d'Afrique occidentale vers le Nouveau Monde transitait essentiellement
par le Cap-Vert. Les colons de l'archipel firent également venir
des esclaves du continent africain pour les faire travailler dans les
plantations. C'est à cette époque que s'est constitué
le créole capverdien. Mais le peuplement de l'archipel fut tardif,
São Vicente restant inhabitée jusqu'en 1727 et Sal jusqu'en
1781.
L'abolition définitive de la traite en 1866, suivie du détachement
de la Guinée- Bissau en 1879, détruisirent l'économie
des îles et entraînèrent une forte émigration
vers les États-Unis (migration libre) et les colonies portugaises
d'Angola et de São Tomé et Principe (migration forcée).
Après l'abolition de l'esclavage, le portugais est resté
la langue officielle dans la colonie, surtout comme langue de l'État,
de la justice, de l'éducation et du commerce.
Dans la culture coloniale, l'utilisation
du créole restait un signe d'infériorité sociale.

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Début
de l'opposition au régime portugais
C'est dans l'exil que se constitua le nationalisme
capverdien, dont le fondateur fut l'homme politique Eugénio Tavares
(1867-1930). Les Métis capverdiens jouèrent également
un rôle important dans les autres colonies portugaises d'Afrique:
en Angola et au Mozambique, où ils furent souvent employés
comme cadres administratifs en raison de leur degré d'instruction
plus élevé.
Contrairement à la Guinée-Bissau, à l'Angola et
au Mozambique, le régime de l'indigénat ne fut pas appliqué
aux îles du Cap-Vert. En effet, la population blanche ne résista
pas à l'apparition de la malaria: les Métis et les Noirs
assurèrent le fonctionnement des institutions, tant laïques
que religieuses.
Du chaos à
la Résistance
Néanmoins, les sécheresses du début
du siècle (1903-1904, et 1914), de même que le régime
fasciste de la Métropole avec l'arrivée au pouvoir des
militaires en 1926 et surtout l'Estado Novo («Nouvel État»)
de Antonio de Oliveira Salazar au Portugal, ainsi que la limitation
de l'immigration aux États-Unis et en Europe interdirent toute
autonomie du pays.
Le Cap-Vert connut une des périodes
les plus noires de son histoire dans les années quarante. Les
portes de l'Amérique fermées, le quadrillage policier
des Portugais, les famines successives (1941- 1942, 1946-1948) qui tuèrent,
selon certains historiens, environ 20 000 personnes (sur 150 000 habitants)
dans l'indifférence générale, car le pays était
fermé aux étrangers, entraînèrent des départs
clandestins massifs de Capverdiens vers le Sénégal, puis,
dans les années cinquante et soixante, vers l'Europe, notamment
vers la France, les Pays-Bas et la Belgique, où se formèrent
la plupart des cadres du mouvement indépendantiste.
Le créole devint alors un symbole
de la résistance capverdienne face au colonialisme portugais.

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1951
: un territoire d'outre-mer
A l'instar des autres possessions portugaises, le
Cap-Vert devint un territoire d'outre-mer.
Cinq ans plus tard, en septembre 1956, Amilcar Cabral, un ingénieur
agronome capverdien né au Cap-Vert et formé à l'université
de Lisbonne, fonda le Parti africain pour l'indépendance de la
Guinée portugaise (future Guinée-Bissau) et du Cap-Vert
(PAICG).
À partir de 1959, il s'engagea dans la lutte armée contre
le colonisateur portugais. Le mouvement prit une orientation nationaliste
révolutionnaire et marxisante qui s'accentua après son
assassinat à Conakry en janvier 1973. La guérilla réussit
à contrôler les deux tiers de la Guinée-Bissau,
alors qu'au Cap-Vert le mouvement resta clandestin.
1975
: l'indépendance
Après la révolution des Œillets
au Portugal, le Cap-Vert et la Guinée-Bissau (l'ancienne colonie
portugaise la plus proche) accédèrent à l'indépendance
et constituèrent un seul État commun, dirigé par
Luis Cabral, le frère d'Amilcar. Des frictions opposèrent
rapidement les insulaires capverdiens et les continentaux guinéens.
Les deux régions se séparèrent lors du coup d'État
du 14 novembre 1980 en Guinée-Bissau.
Au Cap-Vert comme en Guinée-Bissau, le portugais
continua d'être la langue officielle,
mais le créole
capverdien fut désigné
comme «langue nationale».
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Le
gouvernement, la radio et la télévision d'État,
les journaux et les écoles utilisèrent le portugais, tandis
que le créole restait la langue des organisations populaires,
des mouvements syndicaux et des programmes éducatifs pour les
enfants.
Le Cap-Vert, bien qu'appartenant à
la mouvance communiste, se rapprocha des pays occidentaux, dont il dépend
économiquement, et de l'Afrique du Sud. Le pays s'est ensuite
maintenu sous le régime du parti unique.
En 1990, le Partido Africano da Independência de Cabo Verde, le
PAICV (ou Parti pour l'indépendance du Cap-Vert) accepta d'organiser
des élections libres, persuadé de les remporter. Mais
les élections démocratiques du 13 janvier 1991 furent
remportées par le Mouvement pour la démocratie (Movimento
para a Democracia, MPD), le premier parti d'opposition, dirigé
par Carlos Veiga.
Le 17 février 1991, Antonio Mascarenhas Monteiro fut élu
président de la République. En 1996, de nouvelles élections
furent encore remportées par le MPD.
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Sur
le plan international
Le Cap-Vert fait partie, depuis juillet 1996, de
la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), et ses 40
000 émigrés vivant au Portugal ont obtenu le droit de
vote aux municipales dans ce pays soucieux d'éloigner son ancienne
colonie des tentations de l'adhésion à la Communauté
francophone du fait qu'il est entouré d'États francophones.
La Constitution capverdienne présente une certaine originalité
du fait que les anciens ressortissants du pays ont le doit d'élire
six députés à l'Assemblée législative
et ne perdent jamais leur nationalité s'ils se font naturaliser
dans un pays étranger.
Le Cap-Vert est membres des Sommets de la Francophonie depuis 1993 et
a adhéré à l'Agence intergouvernementale de la
Francophonie en décembre 1996. En janvier 2001, le PAICV a remporté
les élections législatives avec seulement 47,3 % des voix.
Malgré de faibles atouts économiques, le
Cap-Vert est le pays le plus riche de l'Afrique du Sahel,
grâce aux revenus de l'émigration et à l'aide internationale,
qui représentent plus d'un tiers du produit intérieur
brut (PIB).
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